samedi 10 décembre 2011

Il neige sur les pavillons de la biennale...

J'aimerais commencer, pour aborder les pavillons nationaux à Venise, par le pavillon américain. 
Il a pour commissaire d'exposition Lisa Freiman, responsable du département contemporain du musée d'art d'Indianapolis. Celle-ci a choisi de présenter le projet de deux artistes Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla qui viennent de Porto Rico, une île au large des Etats-Unis. Leur travail, dans la cadre de la biennale, met en avant des notions comme la démocratie, la liberté, l'identité nationale et la compétition internationale.


Le pavillon s'intitule « Gloria ».
Track and field, devant le pavillon, est une œuvre qui se présente sous la forme d' un tapis roulant de gymnastique sur un char de guerre renversé. Trois fois par jour, un sportif olympique vient courir sur le tapis en faisant tourner les roues du char.
A l'intérieur, on peut aussi voir une statue de la liberté allongée dans une machine à UV qui est une réplique d'une statue sur le dôme du Capitole à Washington. Elle a été réduite pour rentrer dans la capsule de bronzage.
Dans la salle de gauche, sont disposés deux sièges de première classe de deux compagnies américaines. Ce sont ici des répliques en bois qui servent d'équipements pour des performances de gymnastes olympiques. Ainsi, les accoudoirs se transforment en poutres ou en barres.
Une autre œuvre s'intitule Algorithm et se présente comme un distributeur d'argent d'une vraie banque installé dans un orgue. Lorsque les visiteurs essayent de retirer de l'argent, les touches produisent des sons d'orgue, c'est, selon la commissaire, « le bruit du commerce international ».
Enfin, dans une salle au fond, une vidéo est projetée intitulée Half-mast, full mast. Elle a été filmée dans une île au large de Porto Rico qui sert de base militaire d'entraînement de la Navy américaine depuis plusieurs années. Un gymnaste met son corps perpendiculairement à un mât, devenant ainsi un drapeau donc un symbole national sans qu'un pays soit précisé.

Dans une interview, la commissaire d'exposition explique qu'elle a choisi ces deux artistes pour la qualité de leur travail en premier lieu mais aussi parce qu'ils s'interrogent sur la notion d'identité américaine. Au moment où la question de l'immigration est brûlante aux Etats-Unis ainsi que la question de savoir qui est autorisé ou non à obtenir la nationalité américaine, ce travail est pertinent. En choisissant un artiste né à Cuba et l'autre né aux Etats-Unis, elle a aussi voulu s'interroger sur l'identité d'un artiste américain. L'exposition s'intitule Gloria comme le mot gloire puisque le propos sous-jacent de ces travaux reste le thème de la gloire : la recherche de la gloire vis-à-vis des arts, de Dieu ou dans les compétitions internationales.

On ne passe pas devant ce pavillon sans s'arrêter, principalement à cause des performances et du bruit saccadé des roues du char lorsqu'elles sont activées. Le pavillon nous attire donc d'abord à cause de ses œuvres tapageuses mais une fois ce côté « tape-à-l'oeil » dépassé, Gloria révèle des problématiques intéressantes et tout à fait d'actualité dans un monde globalisé.

Je lui remets donc le prix du pavillon le plus tape-à-l'oeil.
Un petit aperçu :



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