jeudi 15 décembre 2011

Il neige sur JR...

La galerie Emmanuel Perrotin présente jusqu'au 7 janvier une exposition sur l'artiste JR intitulée Encrages. Si vous n'y êtes pas encore allé, courez! Elle vaut vraiment le détour!

Du perron de la galerie, on peut déjà voir un oeil emprunté aux multiples visages photographiés par JR qui l'ont fait connaître. L'artiste se désigne par une initiale car il désire conserver l'anonymat comme Banksy et les autres artistes qui travaillent dans les rues des villes. En 2001, il trouve un appareil photo dans le métro parisien et décide de photographier les gens dans la rue ou même de la rue. Chaque visage qu'il prend raconte une histoire. Il tire ces visages en grand format sur du papier et les colle dans les villes sur les murs.

L'intérêt de l'exposition n'est pas spécialement les photos de ses réalisations dans les différents pays du globe mais surtout les quatre films présentés à la fin. On y voit "The wrinkles of the city " où il a affiché dans la ville de Los Angeles (où il vit) des portraits de personnes âgées en mettant en valeur leurs rides. Pour lui, les rides racontent beaucoup plus que tout ce qu'on peut dire. On voit en même temps, les personnes portraiturées raconter pourquoi elles ont accepté. Tout le monde rêve que son visage sorte de la masse.




Un autre film présente son projet dans les favelas de Rio de Janeiro. Le film est sorti au cinéma en janvier 2010 et a été nominé au festival de Cannes dans la catégorie Caméra d'Or. Il s'appelle Women are heroes et on en avait pas mal entendu parler à l'époque. Il a fait poser devant son objectif quelques femmes de ces favelas pour leur rendre hommage et montrer ce qu'elles font au quotidien pour leur famille. Je vous laisse regarder la bande-annonce :



Il a aussi affiché clandestinement de chaque côté du mur qui les sépare des portraits face-à-face de cinq Palestiniens et Israéliens exerçant le même métier.  Le projet s'appelle d'ailleurs Face2face.



Pour la Nuit Blanche parisienne de 2009, il a aussi décoré un pont et des quais de Paris avec quelques portraits.



Et le dernier projet s'appelle Inside Out. L'artiste a gagné en 2011 le TED Prize qui est donné chaque année à un individu intéressant qui reçoit 100 000 dollars et un "voeu pour changer le monde". Ce voeu lui donne l'occasion d'imaginer et de mettre en place un projet artistique à grande échelle. Il a donc installé des photomatons dans plusieurs endroits de la planète, les gens se prennent en photo et leurs portraits sont tirés en temps réel et en noir et blanc sur du papier grand format. On leur remet leur poster avec leur tête et ils peuvent choisir de le coller où ils veulent : chez eux, dans la rue, au bureau. Les gens peuvent envoyer des photos sur internet pour montrer où ils ont collé leurs visages. C'est un projet d'art global. On fait partie d'un tout. Dans le cadre de ce projet, la galerie proposait un photomaton et je peux à présent contempler ma tête dans ma chambre. Elle est aussi sur le site internet. 

Coucou!

Dans un interview, JR est qualifié de "révélateur d'humanité" par le présentateur et je pense que ce qualificatif ne pourrait pas être plus exact. JR dit lui-même : "Je suis un artiste humaniste pour réconcilier les hommes et les femmes du monde". Aujourd'hui, alors qu'on s'interroge sur le devenir de l'art dans un monde globalisé, voilà un bel exemple de travail artistique qui unifie le monde et se sert de la mondialisation dans le bon sens!

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